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hanoukkaComment peut-on prétendre à une dimension spirituelle ? Nous, qui sommes des êtres de chair et de sang, entravés par nos besoins physiques, pouvons-nous espérer appréhender un monde incorporel, immatériel et évanescent ? Le maitre de la ‘Hassidout, le Sfat Emet, nous livre le secret… qui est intrinsèquement lié à ‘Hanouka !

 

Dans le livre Kedoucha Halévy, écrit par le fameux Rabbi Lévy Isaac de Berditchev, on découvre qu’à ‘Hanouka, chaque année, nous bénéficions de l’influence bienfaisante et spirituelle des miracles qui ont eu lieu à l’époque des Asmonéens.

Toutefois, une difficulté semble insurmontable : pour ressentir et bénéficier réellement de cette influence, il nous faut être détaché du matériel, ce qui est contraire à notre nature.

Et ce phénomène s’observe à tous les niveaux : plus on est détaché de l’emprise du matériel, et plus on aura accès à l’influence spirituelle. Toutes les nuances et tous les degrés existent, et le manichéisme n’a pas sa place. Dès lors, inutile de penser que l’on peut accéder totalement  au monde d’en-haut ou, au contraire, que l’on en est définitivement coupé. Hamlet se trompait : « Etre ou ne pas être » n’est pas la bonne question ! Il faudrait plutôt dire « Etre beaucoup ou ne pas être assez » !

     Un pont entre deux mondes

Comment un homme peut-il s’élever au dessus de sa condition matérielle, au dessus des contingences techniques et physiques ?

Le Sfat Emet nous révèle que le secret réside dans la mitsva d’allumage des bougies de ‘Hanouka. En effet, c’est en allumant les bougies de ‘Hanouka, en accomplissant cet ordre divin, que l’on crée un pont entre notre monde et le monde spirituel. Cette passerelle nous permet de nous élever au dessus du monde matériel.

 En allumant les bougies de Hanouka, on comprend la force de toutes les mitsvot.

 Car c’est la particularité principale des commandeme nts divins (mitsvoth) : rattacher et relier l’homme à un monde immatériel, au dessus de la nature.

 Pourtant, on observe que les mitsvoth sont des actes techniques, inscrits dans le monde matériel. Comment ces gestes appartenant au monde d’en-bas peuvent-ils nous raccorder au monde d’en haut ?

     Une lumière venue d’ailleurs


 C’est que les commandements divins contiennent une puissante charge spirituelle, qui grandit,  élève et hisse et l’homme qui les accomplit, à une dimension à laquelle il ne peut logiquement avoir accès.


 

 Leur pratique est efficace, car elle donne à un geste matériel sa dimension supérieure, tout comme une lumière nouvelle ouvre à un monde soudainement différent et à des perspectives jusqu’alors inconnues. Tous les gestes liés au mitsvoth nous permettent un éclairage sur un monde spirituel, et c’est bien le but passionnément recherché par les hommes : se détacher un peu de leur pesanteur. Ces moments, comme celui de l’allumage des bougies de ‘Hanouka, sont bénis car ils nous permettent cette élévation.

Pour conclure, le Sfat Emet nous dit :

 « Mon Grand-père et Maître, le ‘Hidouché Harim, expliquait le verset suivant : “On a fixé des jours de fête (yamim tovim), qui doivent être accompagné de louanges et de remerciements envers D.ieu.”

Nous devons comprendre que ces louanges et ces remerciements ont été fixés pour susciter et préparer notre vision spirituelle personnelle, contenue dans ces jours de fête.

Mon Grand-père et Maître poursuivait en expliquant le verset : “On commémore ces miracles et ces merveilles.” Il faut comprendre que cette commémoration a pour but de nous faire bénéficier de la lumière de ces miracles. »

 Comme quelqu’un qui nous montrerait sur une carte l’emplacement d’un trésor pour nous le faire découvrir, les Sages d’Israël ont indiqué au peuple juif le moment dans l’année dans lequel se trouve un trésor spirituel. La Thora et nos sages ont jalonné le temps de mitsvot et de fêtes. A nous de saisir notre chance.

 Chaque mitsva contient une lumière, au propre comme figuré. Et dans le cas de ‘Hanouka, les deux notions, réelle et abstraite, se confondent : le symbole et l’acte réel ne sont pas différents. La lumière que nous allumons ressemble singulièrement à la lumière de toutes les mitsvot. En allumant nos bougie de ‘Hanouka, nous pouvons voir la lumière des commandements divins.

 Car ‘Hanouka, c’est avoir concrètement un lien avec la lumière spirituelle. En l’accomplissant un commandement, la lumière qu’elle contient nous illumine et nous élève au dessus de notre monde, nous permettant d’accéder à un monde spirituel, monde jusqu’alors réservé aux Justes (tsadikim).

Rav David Simon

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