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Une gde dame ns a quittésברוך דיין האמת 

C’est avec une grande douleur que nous avons appris, dimanche dernier, le décès de la rabbanite Bluma-Tova Toursky, descendante d’une grande lignée de ‘Hassidim, veuve de l’Admour Méchoulam-Soussia de Tchernobyl, et mère de l’actuel Admour de Tchernobyl.

 Elle laisse derrière elle une génération d’érudits et de saints.

 

Avec sa disparition, c’est toute une génération qui s’en va.

Elle laisse un grand vide dans la proche famille et parmi tous ses proches.

Née à Jérusalem, ville sainte, il y a 91 ans, son père était un grand de saint, le Rav Yaacov Morde’hai Brandvein, descendant de la lignée des grands du peuple juif.

Pendant de nombreuses années, ses parents ne purent avoir d’enfants. Après des prières intenses où ils épanchèrent leurs cœurs pendant quarante jours au Kotel, ils eurent la joie d’avoir enfin un enfant, une fille qu’ils nommèrent Bluma Tova (jolie fleur).

 

 

Elle vécut dans l’atmosphère de Jérusalem d’antan (Yeroushalayim chel mala). Son éducation se fit au Beth Yaacov Hayachan, où elle a acquis ses qualités morales et ses connaissances, qui l’ont accompagné tout au long de sa vie, lui attirant le respect et l’amour de tous ceux qui la côtoyèrent.

 

Quand elle arriva au moment de se marier, son père reçut plusieurs propositions. Mais il les refusa toutes les unes après les autres, et dit à sa fille d’attendre encore un peu.

 

Un jour, on lui proposa un prétendant, le descendant d’une dynastie de trois générations successives d’Admour : le Divré Hayamim, Admour de Sanz,  Rav Isaac Yechayahou de Tché’hov, Rabbi Aaron de Tchernobyl (le fils de sa fille).

Quand le père de Bluma Tova rencontra Méchoulam-Soussia, il sut que c’était lui. En 1941, ils se marièrent.

 

Malgré les conditions difficiles, la famine atroce qui régnait à Jérusalem, Bluma-Tova se donna corps et âme pour donner la possibilité à son mari d’étudier la Thora, comme il le désirait ardemment.

 

Elle fit tout ce qu’elle pouvait pour que son mari ne soit jamais dérangé dans son étude et son service divin.

Ce don de soi se concrétisa dans le fait que son mari créa un collel pour les grands érudits de  Jérusalem.

 

 

La rabbanite se contentait du peu qu’ils avaient, et se privait même de pain,  pour le maintien du collel.

 

En 1959, ils déménagèrent à Bné-Braq, et créèrent un Beth Midrach dans leur maison. Là aussi, la rabbanite continua sa mission avec dévouement, dans le but d’élever ses enfants, cadeaux de D.ieu, dans la kedoucha.

Malgré les périodes difficiles et les restrictions, elle  su, avec intelligence et douceur, gérer sa maison et subvenir aux besoins de sa famille.

 

L’éducation de ses enfants fut sa priorité toute sa vie. Elle multipliait ses efforts pour éduquer ses enfants dans la joie et la sainteté, dans le chemin des patriarches. Quand elle remarquait que la prière de ses jeunes enfants manquait de conviction, elle leur racontait des histoires, mimant et jouant des scènes pour leur faire vivre la sainteté.

 

Tous les jours de sa vie, elle transmettait les paroles de son père : « Unis nos cœurs pour aimer et craindre Ton nom. » reprenant le verset de la prière. Elle mérita que ses fils soient trois Grands sages, qui ont éclairé le monde en Thora et en bonnes actions, dans le chemin de la ‘Hassidout.

 

Echet ‘Hayil comme il en existe peu, elle fut toujours active et aida, sans jamais se lasser, les autres.

 

Elle chercha à se perfectionner toute sa vie, agissant pour le Bien et l’aide aux pauvres, avec son argent et ses forces. Chaque semaine, elle confectionnait des ‘halot et du poisson pour des organismes de ‘hessed. Pour elle, ces actions avaient une importance immense. Sa maison était ouverte à tous les invités et elle se souciait toujours qu’ils n’aient pas suffisamment mangés.

 

La décence et la pudeur étaient également des valeurs essentielles : elle prenait toujours garde à être élégante et discrète, et s’efforçait d’encourager les autres. Que ce soit pour cuisiner, faire des gâteaux, dans la prière, ou pour recevoir des invités, elle ne perdait jamais une minute : sa maison était ouverte à ceux qui en avaient besoin.

 

    Vibrante de foi

 

En 1988, son mari décéda. Malgré son chagrin, elle s’arma de courage, et continua de donner de nombreuses bénédictions pour ses proches.

 

De sa maison proche du Beth Hamidrach, elle sortait tous les jours pour s’associer aux prières de son fils, l’admour de Tchernobyl, et elle préparait les repas de chabbat pour tous les convives. Elle considérait cette tâche comme sainte.

 

Elle garda sans concession la tradition d’éducation qu’elle avait reçut de génération en génération. C’est également sans concession qu’elle s’attacha à la loi (hala’ha) et aux traditions ancestrales.

 

Son intelligence et son bon cœur devinrent vite célèbres.  Ses proches aimaient lui rendre visite et entendre ses paroles réconfortantes, vibrante de foi, emplie de connaissances et empruntes de bonté, comme imprégné d’un parfum d’antan. Même âgée, elle était débordante de vie et de joie.

 

Elle donna un exemple vivant de ce que signifie aller dans le chemin des patriarches et des matriarches.

 

Lorsqu’elle se séparait de ses petits-enfants, elle les quittait avec des paroles et des bénédictions chaleureuses, dans une ambiance sereine.

 

A la fin de sa vie, elle était très faible et son état de santé se détériora. Mais elle continua, malgré sa faiblesse, de participer aux prières et aux événements heureux de sa famille, avec la même clairvoyance qui l’accompagna toute sa vie.

 

Sentant qu’elle vivait ses derniers jours, elle fit appeler tous ses descendants autour d’elle pour leur prodiguer ses dernières bénédictions. Des centaines de descendants vinrent à son chevet de tout le pays, mais aussi de l’étranger, pour recevoir sa bénédiction. Elle se rappelait des demandes de chacun et offrit à chacun de ses descendants, un Séfer Téhilim, pour qu’ils ne l’oublient jamais.

 

Durant le dernier chabbat, elle demanda souvent qu’on lui apporte un verre d’eau, seule chose qu’elle pouvait encore avaler, afin de pouvoir faire la bénédiction de « Chéakol ».

 

Quelques instants avant sa mort, son fils, le Rabbi de Tchernobyl, avec beaucoup d’émotion, lut dans la chambre à côté les sli’hot que les ‘hassidim de Tchernobyl ont la tradition de dire, et elle partit pour l’autre monde, entouré de tous les siens, ses enfants, petits-enfants, arrière petits-enfants, qui avaient pris sur eux le joug divin.

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